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Paul Valéry
Album de Vers Anciens: Orphée
…Je compose en esprit, sous les myrtes, Orphée
L’Admirable!…Le feu, des cirques purs descend;
Il change le mont chauve en auguste trophée
D’où s’exhale d’un dieu l’acte retentissant.
Si le dieu chante, il rompte le site tout-puissant;
Le soleil voit l’horreur du movement des pierres;
Une plainte inouïe appelle éblouissants
Les hauts murs d’or harmonieux d’un sanctuaire.
Il chante, assis au bord du ciel splendide, Orphée!
Le roc marche, et trébuche; et chaque pierre fée
Se sent un poids nouveau qui vers l’azur délire!
D’un Temple à demi nu le soir baigne l’essor,
Et soit-même il s’assemble et s’ordonne dans l’or
À l’âme immense du grand hymne sur la lyre!
Montpellier, 1891, re-written 1926.
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